Un selfie pour l’extérieur, une “posture miroir” pour l’intérieur
- De quoi ai-je l’air ? ? Un selfie et je vérifie mon look ? Utile !
- Pour ce qui est en moi ? ? Je me tourne vers mon miroir intérieur : c’est l’introspection !
- Et si c’est difficile, complexe ? ? Une aide extérieure avec une « posture miroir » peut être bienvenue : vive le coaching ?
À la suite de mon article sur Introspection et coaching (10 février 2022), je poursuis aujourd’hui la réflexion :
Une « posture miroir » face à soi
D’abord la question qui me vient est : Qui est-il donc le coach, pour accompagner l’introspection des gens, elle si intime et si réflexive ?
Effectivement, il est là et ce n’est pas lui qui compte. Il est neutre, transparent, réfléchissant, mais il n’est ni invisible ni tiède : il est miroir.
Concrètement, sa technique consiste :
1. D’abord, à inciter la personne à mettre en lumière. Et oui, pour que le miroir réfléchisse quelque chose, quelque chose doit être éclairé ; et c’est bien entendu au client d’allumer, le coach reste en position basse, n’interprète pas.
? Ici, l’empathie, un accueil chaleureux et un regard positif sur la personne seront clés pour instaurer la confiance. De même, le rapport collaboratif se renforce avec des entretiens qui lui correspondent : une re-contextualisation et une reformulation où elle se sent / se sait comprise. Alors la personne se livre et est authentique. Car le coach cherche à ce que le client éclaire sa carte de manière objective, juste et vraie. Et surtout, il veille à ne pas interférer !
2. Ensuite, (je décortique mais tout est simultané) le coach réfléchit, renvoie une image au client, à partir de ce que celui-ci exprime (verbal ou non), et tout en étant dans la réactivité il la charge d’une intentionnalité qui la filtre, la questionne pour la préciser et l’approfondir.
? Notons que certains outils visuels appuient efficacement l’effet miroir : le SCORE, la ligne de vie ou l’arbre de vie, renvoient carrément des représentations systémiques, mises en perspective, auxquelles le client a donné du sens.
? D’autres outils permettent même au coach de « redonner » mot pour mot, miroir flagrant, par exemple à la fin des ateliers de l’arbre de vie ou des niveaux de conscience de Bateson.
3. Enfin, le coach s’assure que la personne réceptionne ce qui lui est renvoyé pour poursuivre un chemin constructif ensemble.
? par son empathie et une écoute active, puisque tout cela est simultané,
? en pratiquant les 4R (recontextualiser, reformuler, résumer et renforcer).
? en la mettant en position méta pour faire un point et verbaliser les acquis.
Car au final l’effet bénéfique de cette introspection à deux est que la personne a l’occasion de se voir, se dire, s’entendre, se penser, tout au long de son processus de coaching. Tantôt en cherchant en elle-même qui elle est et ce qu’elle veut, puis en découvrant sa réalité retranscrite et challengée, et hop en replongeant en elle pour l’ajuster, aller plus loin… Vers son objectif.
Limites de la réflexivité du coach
Le coach n’est pas toujours en posture miroir et notamment :
? lorsqu’il est en position haute,
✍️ en inter-séance également, il n’est pas miroir mais il tient le miroir pour se préparer, se ressourcer, l’orienter pour la prochaine séance,
? lorsqu’il n’est pas en coaching : il renoue alors avec ses propres émotions, ses propres envies et ses propres pensées.
Ici notons que la posture miroir est bien une posture professionnelle, et non pas la continuité des qualités humaines du coach. Et qu’alors elle se travaille sans cesse.
Et lorsqu’il est miroir,
le coach ne l’est QUE dans une certaine mesure :
? Le coach ne réfléchit pas telles quelles les émotions et pensées de ses clients et d’ailleurs, il s’en préserve.
? Finalement, c’est la personne elle-même qui trouve ses réponses. Son miroir intérieur est efficace et à l’issue du coaching, il est autonome par rapport à son objectif.
J’ai envie de dire qu’il est surtout autonome pour prendre en main son miroir intérieur.
Et moi coach, qui est mon miroir ?!
Le coach reste neutre, se préserve des émotions et des pensées de ses clients, ne juge pas, questionne à bon escient, adopte la juste posture pour que le rapport collaboratif soit libre, authentique et sécurisé,… bref : le coach ne peut pas ne pas se connaître ! Il doit avoir une fine conscience de ses états intérieurs et savoir les réguler. Nous retrouvons là la définition de l’introspection ?
Il me semble qu’avec la « posture du petit vélo » ?♀️ et ses observations de soi, du client, de la relation, le coach fait l’introspection de son coaching en live. Il le fait aussi en introspection, en analyse de sa pratique et en supervision, d’où l’importance de ces temps !
Mais dans ce chemin vers le professionnalisme, ne soyons jamais certains d’être arrivés. Pour cela, chaque coach peut se demander : « et moi, coach, qui est mon miroir ? »