Étymologiquement, le mot « choisir » veut dire « gouter », « savourer », « jouer », « éprouver une sensation, une émotion ». Cela fait référence à une expérience positive. Et en effet, « choisir » c’est cesser d’hésiter, de se torturer, d’entretenir la peur et l’insécurité, c’est prendre une décision.
Pourtant, « choisir » est, pour la plupart des gens qui viennent à moi, un espace de souffrance parce qu’il est porteur de déchirements, de peurs et de stagnation.
J’écris cet article, car en ces temps chahutés, « choisir » se fait nécessité pour garder le fil du sentiment d’exister.
Le doute maintient surplace. Il nous attache. Il nous lie.
Combien de fois, j’entends les personnes que j’accompagne me dire « Je n’ai pas le choix » ou « je n’avais pas le choix » : un pouvoir qu’on a laissé de côté ou à un autre.
Qu’est ce qui nous fait douter sinon la peur ? la peur de nous tromper, de ne pas faire le bon choix, de ne pas accomplir la bonne action.
Rester dans le doute, c’est pire que de se tromper parce que se priver de sa liberté de choisir, c’est nourrir l’insécurité et le manque de confiance en soi.
Quand nous doutons cela, signifie que nous devons effectuer un choix, prendre une décision. « Choisir » représente une forme d’amour de soi. C’est exercer sa souveraineté.
Pour vivre positivement l’expérience de décider, il est nécessaire de lâcher prise sur les conséquences du choix, accepter de ne pas tout prévoir, de ne pas tout contrôler ; laisser une partie du contrôle à la vie qui nous habite.
Cesser de chercher une réponse. La décision est la réponse.
C’est comme monter une marche sans vraiment savoir ce qui nous attend sur la marche suivante, mais en étant convaincu que le recul n’existe pas pour celui qui veut apprendre. De la décision naît une nouvelle expérience qui ne peut être qu’une source d’évolution.
La bonne décision n’est pas celle qui exclut l’erreur, mais bien celle qui inclut l’acceptation de franchir un chemin inconnu, d’apprendre.
Elle inclut une foi profonde en notre capacité à tirer le meilleur de tout ce qu’elle entraine d’incontrôlable.
Décider, c’est conjuguer le pouvoir rationnel et irrationnel en nous. C’est pourquoi, lorsque nous prenons une décision ferme, nous ressentons presque toujours une force intérieure, une joie profonde, un sentiment de sécurité indéfectible.
Oui, nous avons le choix. Christiane Singer[1] nous le confirme lorsqu’elle affirme : « la dignité concédée à l’homme est la possibilité du choix. (…) L’homme doit agréer à son destin et non pas le subir. L’homme doit se lever et dire tout haut : Oui, je choisis de naître. Aussi longtemps que nous n’avons pas dit ce OUI, nous ne fêterons pas de noces. Ma vie, ne peut être le produit d’un rapt. Ce sont des noces qu’il me faut célébrer entre elle et moi »
Le fait de choisir demande souvent un effort.
Décider est un muscle que l’on peut entrainer notamment avec l’aide d’un tiers qui facilitera l’écoute et le discernement parmi les différentes voix qui parlent en vous et sont parfois en conflit. Mais il vous aidera aussi à écouter avec le cœur et le corps. Notre corps sait avant notre tête ce qui est bon pour nous. Apprenons à l’écouter.
Nous savons tous que, à certains moments de la vie, la force nous manque vraiment pour faire des efforts. Dans ces moments-là, nous avons malgré tout besoin de faire un choix.
Notre principal ennemi n’est pas la situation mais l’insécurité et le doute qui nous enferme dans l’impuissance : alors vient le moment de choisir l’option qui vous apportera la paix. C’est possible !
Flavienne SAPALY (coach et superviseur de coach accrédité EMCC), membre de l’ équipe des coachs de Développer les talents.
[1] Oui, je choisis de naître, Christiane SINGER, ed Albin Michel