Que veut dire convaincre ? Que veut dire être convaincu(e) ? Et être persuadé(e) ? Quelles différences existent entre ces deux mots ? Dans le langage courant, ces deux mots sont souvent considérés comme synonymes … Et pourtant, dire “Je suis persuadée d’avoir raison”, “je suis convaincue d’avoir raison”, est-ce vraiment la même chose ? Le Larousse semble lui-même hésiter ! Définition du mot convaincre selon le dictionnaire Larousse : amener quelqu’un, par des raisons ou des preuves, à reconnaître quelque chose comme vrai ou nécessaire. Ex : je l’ai convaincu de renoncer à son projet. Synonyme : persuader Lorsque ces deux mots sont utilisés dans le contexte de l’argumentation et de la rhétorique pour rédiger un discours, leur distinction est plus claire. En effet, un discours a pour but d’argumenter, de partager son point de vue sur un sujet et de rallier son auditoire à sa cause. Un discours efficace s’appuie sur deux bases : des arguments convaincants et persuasifs. Convaincre Les arguments convaincants s’appuient sur la raison de l’auditoire. Les arguments sont alors objectifs. Exemples: faire appel des chiffres, des statistiques donner des informations vérifiées et vérifiables : citer ses sources s’appuyer sur un raisonnement logique : s’appuyer sur une théorie, donner un exemple, démontrer la théorie Ces arguments s’adressent au cerveau de l’auditoire. Un discours uniquement convaincant serait par exemple celui d’un scientifique s’adressant à des experts de son sujet. Persuader Les arguments s’appuient sur les sentiments de l’auditoire. Les arguments sont alors subjectifs. Exemples: utiliser l’humour raconter des histoires personnelles pour susciter la tristesse, l’empathie de l’auditoire critiquer son contradicteur non pas sur ses arguments mais sur son apparence, sa position sociale, etc… s’appuyer sur la forme : ton varié, regard adressé au public Ces arguments s’adressent au cœur de l’auditoire. Un spectacle d’un humoriste est un bon exemple d’un discours qui a uniquement recours à la persuasion. Alors, quelle est la meilleure stratégie ? Convaincre, ou persuader ? Selon moi, le bon discours est celui qui allie persuasion et conviction. Il faut mettre la forme au service du fond. Ce n’est pas parce que le discours traite d’un sujet sérieux que le ton ne peut pas être léger, et inversement ! Les vidéos “Ma thèse en 180 secondes” sont à mon sens d’excellents exemples de discours efficaces, alliant conviction et persuasion. Vous pouvez les retrouver ici : https://youtu.be/cFwKV5bUpk8 Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-il plus aisé de convaincre ou de persuader son auditoire ?
3, 2, 1… Impro ! Quel est le lien entre l’improvisation théâtrale et la facilitation de dynamiques collectives ? A première vue, ce n’est pas évident… J’avais envie d’écrire un article à ce sujet, car la première fois que j’ai vécu un processus de facilitation en collectif, je me suis dit : “tiens, c’est marrant, ça ressemble beaucoup à l’impro, ça !”. Je pratique l’improvisation théâtrale en amateure depuis 2016, et j’ai connu la facilitation un an plus tard.Laissez-moi vous raconter l’histoire de cette première rencontre… L’atelier de facilitation commence par un energizer. En cercle, les participants énoncent leur prénom en y associant un geste, avant que l’ensemble du groupe répète ce prénom et le geste associé, comme une grand chorégraphie collective. C’est le premier point commun que j’identifie entre l’improvisation et la facilitation. En effet, cet exercice est énormément utilisé en improvisation théâtrale en début d’atelier, afin de connaître le prénom de ses partenaires de jeu et de générer de la confiance au sein du groupe. C’est également l’intention de l’inclusion, activité menée en début d’atelier qui vise à générer un sentiment d’accueil et d’appartenance au sein d’un groupe qui ne se connaît pas encore. Les exercices d’improvisation sont d’ailleurs transposables lors des ateliers d’inclusion. Lorsque je cherche de l’inspiration dans le cadre d’ateliers de facilitation, je n’hésite pas à me référer à mes manuels d’improvisation théâtrale. Les energizer ou les icebreaker ne sont pas le seul point commun entre facilitation et improvisation. Un autre point commun m’est apparu lorsque j’ai suivi la formation “Rôles et techniques du facilitateur de dynamiques collectives” en 2019. Lors de l’atelier de créativité “Fleur de lotus”, je constate que les règles essentielles à l’émergence de la créativité sont les mêmes que celles utilisées en improvisation théâtrale. Ces règles sont résumées sous l’acronyme CQFD : Critique abolie Quantité privilégiée Farfelu bienvenue Démultiplication systématique Ces règles s’appliquent également en improvisation théâtrale ! On parle de la règle du “Oui”, et du “Oui, et” : lorsqu’un comédien ou une comédienne fait une proposition, l’improvisateur ou l’improvisatrice l’accepte et y ajoute une autre proposition. Par exemple, si le comédien propose : “Je viens de nous acheter un chihuahua adorable qui ira très bien dans notre nouvel appartement du 6ème arrondissement ! ”Pour construire une histoire improvisée, l’autre lui répondra : “Mais c’est super, et en plus, il sera très bien assorti à notre canapé en poils d’alpaga” et non pas “Non, d’abord on vit dans une maison à la campagne, et puis je ne te connais pas, et en plus je suis allergique aux chiens !” La règle du “Oui” et du “Oui et” permet donc de pouvoir créer une histoire improvisée. On voit bien ici l’illustration très concrète du CQFD : une critique abolie car elle rendrait impossible la construction d’une histoire, une quantité importante par la richesse des détails, du farfelu plus que bienvenu et des associations d’idées qui favorisent la démultiplication.Cette dynamique de pollinisation des idées est très similaire à la dynamique de l’atelier “Fleur de lotus”. Enfin, j’ai le sentiment que la posture du facilitateur peut aussi être comparée à la posture de l’improvisateur. Les deux se doivent d’être constamment à l’écoute de plusieurs éléments comme le groupe et son énergie, les individus qui composent ce groupe, l’objectif et l’intention choisie, le timing, le fait de parler clairement et distinctement… Dans ma pratique de facilitation, j’ai le sentiment de mobiliser les compétences que j’ai pu acquérir lors de mes entraînements d’improvisation, notamment celles de l’écoute et de l’attention simultanée. Et vous, faites-vous un lien entre votre passion et la pratique de la facilitation ?
Jean-Jérôme, Camélia, Sarah, Patrick, Céline et Margaux… Vous ne les connaissez pas ? Laissez-moi vous les présenter, et vous raconter leur histoire. En été 2020, l’équipe de Développer les talents souhaite créer une nouvelle formation pour le catalogue inter-entreprises. Cette nouvelle formation, qui s’intitule “Facilitateur de dynamiques collectives” se présente comme un approfondissement du parcours existant “Rôles et techniques du facilitateur” pour se former à exercer pleinement le métier de facilitateur de dynamiques collectives. C’est à ce moment-là que je rejoins l’équipe de Développer les talents, afin d’aider justement à la mise en place et au déploiement de la stratégie de communication autour de cette nouvelle formation. L’entreprise et ses enjeux étaient nouveaux pour moi. Comment, dès lors, participer à la création de ce projet en étant pertinente ? Comment communiquer efficacement sur cette nouvelle formation ? Nous avons choisi d’utiliser une approche en design thinking. Design thinking, késako ? Ce mot est à la mode, vous l’avez sûrement croisé sur votre fil d’actualité LinkedIn. Mais que veut-il vraiment dire ? Le design thinking consiste à transposer l’approche du designer pour concevoir des solutions innovantes. Plutôt que de créer directement un produit ou un service, puis chercher à toucher ses cibles, on met en place une démarche de questionnement et d’empathie autour des besoins des cibles. Littéralement, on se met le plus possible à leur place. On recueille ensuite un maximum d’informations par des enquêtes de terrain. Ensuite seulement, on peut prototyper sa solution et la tester le plus vite possible auprès des utilisateurs. Cela garantit une correspondance la plus précise possible avec les besoins et les attentes des différentes cibles. Nous nous sommes donc concentrés sur les utilisateurs de notre solution, à savoir les personnes voulant approfondir leur rôle de facilitateur en se formant. Pour cela, nous avons suivi ces étapes : Questionnement des fondateurs de la société sur les différents types de personnes rencontrées lors des sessions de formation organisées en inter-entreprises Définition de différents groupes d’utilisateurs : les managers au sein du secteur privé, les managers du secteur public, les consultants indépendants, les personnes travaillant en start-up, les personnes en reconversion professionnelle Pour chaque groupe, nous avons ensuite créé un persona. Le persona, c’est le profil-type d’un de nos utilisateurs. Afin d’être le plus précis possible, on lui invente : un prénom un âge un métier ce qui lui pèse au sein de ce métier. On peut appeler cela les “pain points” en quoi la formation de facilitateur peut répondre à ces pain points Répondre à ces questions permet d’élaborer la carte d’identité du persona. C’est ainsi que Jean-Jérôme, consultant freelance de 43 ans, et vivant en région parisienne est né. Il est toujours à la recherche de nouvelles formations, pour rester à la page et proposer de nouveaux services à ses clients. Il a été rejoint par Céline, manager des missions locales du Bas-Rhin, qui a besoin de la facilitation pour générer un dialogue constructif entre différentes parties prenantes. Nous avons aussi créé Patrick, chef de projet transverse de 48 ans dans un grand groupe, pour qui la facilitation est un moyen de faire avancer ses projets avec des équipes diversifiées. Il y a aussi Camélia, 32 ans, ambassadrice des méthodes agiles au sein d’un grand groupe en région parisienne, qui met à profit la facilitation pour faire découvrir ces manières de travailler aux équipes. L’équipe des persona ne serait pas complète sans Margaux et Sara. Margaux est très engagée au sein d’associations, et elle est en quête de sens dans sa vie professionnelle. Les méthodes de facilitation lui permettent de générer des prises de décisions plus horizontales au sein des collectifs. Enfin, Sara, office manager de 25 ans dans une start-up de la tech à Nantes, a besoin de la facilitation dans ses fonctions multitâches : recrutement, formation, communication interne … Découvrez leur profil sur “Personagram”, le réseau social inventé spécialement pour eux par Adrien Segond, notre infographiste ! Finalement, pourquoi tout ce travail d’invention et de précision ? Élaborer ces persona permet de définir très finement les besoins des utilisateurs. Cela permet de construire des solutions réellement pertinentes, qui répondent aux “pain points” identifiés dans la phase de recherche. Le programme de la formation “Facilitateur de dynamiques collectives” a donc été conçu pour prendre en considération les attentes de nos personas. Ce processus de travail nous a aussi aidé pour mieux communiquera autour de cette formation. En effet, grâce aux personas, nous avons pu construire un message adapté à chaque utilisateur. En fonction de ces différents messages, nous avons pu construire des outils de communication digitaux très personnalisés, afin de toujours mieux qualifier nos différents prospects. Je vous recommande donc d’utiliser cette approche “empathique” de vos utilisateurs, afin de construire et structurer des messages de communication pertinents pour vos cibles. Et vous, dans quel contexte utilisez-vous l’approche de design thinking ? Valentine, responsable des formations inter-entreprises et de la communication pour Développer les talents