Imaginez… un grand voilier pirate avec sa poupe surélevée, sa barre à roue, ses hauts mats, ses haubans, ses voiles qui claquent au vent et son nid de pie. Et tout un peuple de marins à bord.
Dans l’équipage, deux coteries ! Deux groupes d’individus se distinguent :
D’un côté, il y a le Coq qui gère les rations quotidiennes, le Charpentier qui passe son temps à colmater le bateau qui travaille et s’use, la Vigie qui observe du haut du nid de pie et anticipe les obstacles.
Ces trois-là ont un objectif commun : “le bateau ne doit pas couler”. Leur stratégie commune : s’économiser, aller lentement, augmenter le poids de la structure et l’épaisseur de la coque.
D’un autre côté, il y a les Gabiers qui montent dans les voiles ; il y a aussi des Aventuriers, des Agents de l’armateur, parfois des Marchands ou même des Soldats.
Pour ce groupe, une conviction : “Un bateau qui ne navigue pas ne sert à rien”. Leur volonté commune : naviguer le plus léger possible, danser sur la crête des vagues, aller vite et loin.
Chacun est persuadé que sa vision est la bonne et que celle de l’autre coterie est secondaire voire dangereuse.
Si les 2 coteries restent face à face, blocages et mutineries ponctueront la vie à bord. Si l’on force la soumission ou si l’on emprisonne l’un des deux camps, il manquera une énergie fondamentale au bateau.
Une Tierce partie se présente alors : le Capitaine du bateau !
Le Capitaine annonce son intention : “créer de l’harmonie, synonyme pour moi de performance”.
Il contient la tension entre les deux pôles au nom d’un intérêt supérieur que les coteries ne perçoivent pas à leur échelle.
Il observe les besoins de l’équipage, il connaît les principes de l’environnement mouvant dans lequel vogue le bateau : la mer, les vents, les alliés et les ennemis, les cibles, l’armateur du navire, les comptoirs de ravitaillement…
Il indique le cap … et surtout, il définit un itinéraire qu’il ajuste en permanence, non pas une fois, mais dix fois, cent fois, mille fois !
Et si ce bateau était une personne ?
Accompagner en mode coaching, c’est inviter le capitaine à s’adresser à son équipage intérieur et à devenir maître à son propre bord.
Il mesure avec son sextant ses lignes de force et les points fixes sur lesquels il peut compter et délimite sa zone d’assurance. Il évalue ses lignes de faiblesses et les sables mouvants, pour lesquels il fera face à l’aléatoire et aux doutes.
Ainsi, il connait de mieux en mieux les membres de son équipage intérieur, leurs besoins et leurs limites ; il suscite le meilleur de chacun de façon durable et fortifie sa zone de confiance.
Cédrick Fromont et Anne-Marie Javault