Le coach, miroir du client : du coach miroir à l’introspection autonome
Le coach est « miroir du client »…
…disons-nous, coachs professionnels que nous sommes, en présentant la posture du coach.
Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Et quelle est l’utilité que le coach soit « miroir du client » ?
Je m’intéresse ici à la fonction réflexive du coach, qui est double : en effet, lorsque le coach renvoie le client à lui-même, sans cesse, par le questionnement, il le fait réfléchir ; et pour cela, il ne cesse de lui renvoyer son image et sa réalité. Le même mot est utilisé pour la réflexion intellectuelle du client, et la réflexion de son image par le coach.
Pourquoi ce sujet est-il passionnant pour le coach et pertinent pour les coachés ?
Et bien parce que cette relation réflexive à deux, est en fait un temps d’introspection accompagnée. Et l’introspection est la clé d’accès au bonheur (dixit le psychotérapeuthe Paul Diel). Je vous propose de voir :
- ce qu’est l’introspection, ses difficultés et en quoi le coaching y répond (article 1/2 ce jour)
- puis j’approfondirai la fameuse « posture miroir » ses techniques et ses limites (article 2/2 dans quelques jours).
L’introspection, ce miroir intérieur
Pour commencer, définissons l’introspection. Selon le dictionnaire Larousse, l’introspection est l’ « Observation méthodique par le sujet lui-même, de ses états de conscience et de sa vie intérieure. »
En synthèse, j’ai relevé de mes recherches sur l’introspection trois idées (via Descartes, Lacan, Siaud Facchin, Mead, Kant, Dubar, etc.) :
? L’introspection est une capacité inhérente à l’homme. Même si elle n’est pas innée : l’enfant la développe avec la conscience de soi au fil de son évolution.
? Chaque adulte continue de développer sa faculté d’introspection et sa conscience de soi, ensemble, dans une boucle vertueuse.
? L’introspection permet alors de construire son identité, son JE libre et personnel, et de se construire face aux autres, au monde, en se conformant plus ou moins à son environnement.
L’introspection permet en fait, avec la conscience de soi et la construction de soi, de se connaître et du coup de se faire plaisir, de répondre à ses besoins, et face aux évènements de la vie, aux tourments intérieurs, elle permet de s’estimer, de faire les bons choix, de réguler sa vie intérieure et de s’aligner : bref d’avoir ce sentiment d’accomplissement… Ô bonheur ! ?❤?
Alors l’introspection vaut le coup d’être réussie ! Mais cette « observation méthodique » n’est pas toujours aisée à mener.
Les défis de l’introspection
J’ai identifié ici trois grandes catégories de défis à l’introspection.
1. L’une des difficultés de l’introspection est d’abord de ne PAS en faire (ou en tous cas pas assez).
Pourquoi ?
- à cause de contrainte de l’environnement (manque de temps),
- également à cause d’un type de personnalité qui n’en a pas l’habitude, pas l’appétence, qui est davantage dans le faire que dans l’être,
- ou encore à cause d’une appréhension, peut-être une peur ou une honte de ce qui pourrait être vu dans ce miroir intérieur.
Pour toutes ces personnes qui manquent d’introspection, le coaching est une réponse appropriée, puisque le processus-même va être l’occasion de maintes rencontres introspectives.
En effet, par l’éthique du coaching (je pense notamment aux 3P avec ses permission, protection et puissance) et par le cadre temporel du coaching et sa régularité, d’heure en heure, sur 10 à 12 semaines :
? la personne a l’occasion de l’introspection
? la liberté et la sécurité pour la vivre (se regarder, se livrer, se remettre en question, prendre des décisions)
? elle est véritablement accompagnée dans l’apprentissage de l’introspection
? et elle a le temps d’en voir les bénéfices et d’en prendre l’habitude.
2. Une deuxième difficulté de l’introspection est d’en faire trop,
de ne pas en sortir, de tourner en rond, et ce parce que le regard est mal orienté (trop focalisé sur le passé par exemple, ou trop focalisé sur soi-même hors contexte, de manière presque narcissique).
Pour toutes ces personnes qui ont besoin de se prendre en main et d’avoir un cap, le coaching est là encore tout à fait adapté.
? Notamment grâce à ses piliers qui responsabilisent, autonomisent et mettent en action,
? Et surtout grâce à l’intentionnalité du coach qui questionne son client « ici et maintenant », et le renvoie à lui-même en avançant vers un avenir souhaité.
C’est-à-dire qu’en coaching, l’introspection ne peut pas tourner pas en rond ?
3. Un autre défi de l’introspection concerne la matière même qui y est réfléchie.
Il est difficile de s’observer en vérité. Souvent, l’homme a des perceptions connotées, des croyances limitantes, et dans son contexte il a de multiples données, d’importants enjeux, des représentations brouillées.
L’introspection à deux avec un coach permet de gérer ces biais, puisque l’« observation de soi » y est menée avec méthode : en effet, le coach pose des fondations à l’introspection :
? un objectif bien posé,
? un travail identitaire qui est premier,
? une tactique de chaque instant, notamment pour déconstruire les croyances limitantes, faire tomber les masques, décolorer les filtres
? et le passage à l’action, pas à pas, au bon rythme.
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S’observer méthodiquement dans son miroir intérieur est difficile, le coaching répond aux défis de l’introspection.